PPA, où en est-on ? Par Gilles de Valicourt 15 avril 2022 La peste porcine africaine (PPA) inquiète les éleveurs de porcs, mais aussi les chasseurs de sangliers. Nous faisons le point sur une maladie dont l’arrivée sur notre territoire semble inéluctable. La peste porcine africaine est une maladie hémorragique due à un virus qui touche les porcs domestiques comme les sangliers. Son nom lui vient de ses origines africaines, le réservoir du virus étant les populations de suidés africains (phacochères, potamochères, hylochères) qui sont porteurs sans développer de symptômes. PLUSIEURS FORMES DONT UNE MORTELLE A 100 % Il en existe plusieurs formes, toutes extrêmement mortelles pour les porcs et sangliers la forme la plus sévère engendre une mortalité proche de 100 %. D’où l’inquiétude des autorités sanitaires et agricoles quand la maladie survient dans un pays. Précisons qu’elle est sans danger pour l’homme. HAUTEMENT TRANSMISSIBLE Elle se transmet par des contacts avec des animaux infectés ou la consommation de viandes contenant le virus. Ce dernier peut survivre plusieurs jours sur nos vêtements, nos chaussures, les roues de véhicules, plusieurs mois dans des produits à base de porcs ou sangliers infectés, et des années dans la viande congelée. Les échanges internationaux véhiculent la maladie, d’où l’importance de mesures de précautions pour tous les voyages en provenance de pays infectés. LES RECOMMANDATIONS L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) recommande aux chasseurs, voyageurs ou non, de suivre les recommandations suivantes : Pendant la chasse : Ne pas laisser de viscères de sangliers dans les forêts, Ne pas laisser de nourriture ou de déchets dans les zones où les sangliers peuvent être présents. Après la chasse : Pas de contacts avec des porcs domestiques, Se laver les mains avec de l’eau et du savon, Nettoyer et désinfectez ses bottes, le matériel et les véhicules utilisés (y compris les roues et l’intérieur du véhicule). Si vous êtes allés chasser dans un pays infecté, il vous est demandé d’éviter de : Ramener des trophées de chasse en France, Importer des sangliers des pays infectés. UN RISQUE ÉCONOMIQUE ET CYNÉGÉTIQUE Lors de cas avérés, les conséquences économiques sont considérables, entrainant souvent le gel des exportations de porcs pour le pays concerné et l’abattage massif des cheptels. Pour les populations de sangliers, le risque n’est pas moindre, et fait craindre aux chasseurs un effondrement, loin d’une maitrise par la chasse. EN PROVENANCE DE L’EUROPE DE L’EST Apparue à l’Est de l’Europe avec un premier foyer en élevage en 2007 en Géorgie, la maladie s’est particulièrement développée en Pologne et dans les pays baltes. Des foyers dans la faune sauvage en Belgique en 2018, en Allemagne en 2020 et récemment en Italie en janvier 2022 ont inquiété les éleveurs et les chasseurs français. En 2018, la zone contaminée en Belgique, frontalière de la France avait imposé une coopération transfrontalière. La mise en place d’une zone d’exclusion de toute activité, et autour d’un cordon où tout sanglier était systématiquement abattu a été efficace, puisque la Belgique est à nouveau déclarée indemne de PPA depuis fin 2020. SOUS CONTROLE EN EUROPE DE L’OUEST En Allemagne les cas en élevage sont circonscrits, mais il demeure des risques pour les sangliers. En Italie, de premiers cas dans la faune sauvage décelés en janvier dernier, ont nécessité des mesures semblables à celles prises en Belgique. Vous pouvez consulter la carte interactive des foyers de PPA en élevage et dans la faune sauvage en suivant ce lien : https://shiny-public.anses.fr/shiny-vsi/ Pour l’heure cette maladie est sous contrôle en Europe de l’Ouest, et jusqu’à présent la France est épargnée. Mais les autorités sanitaires ne cachent pas que la vraie question n’est pas de savoir si la France sera épargnée durablement mais quand surviendra la maladie sur notre sol, avec de potentielles conséquences dramatiques sur la filière porcine, mais aussi pour le monde de la chasse.