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Beretta Ultraleggero, une nouveauté qui va peser sur le marché

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n mai dernier, Beretta a présenté : « le fusil en acier le plus léger au monde ». Il pèse seulement 2,8 kg en canon de 61 cm. Testé par nos soins au stand du Rabot, l’Ultraleggero nous a bluffé.

Si la bascule d’un fusil de chasse abrite son mécanisme, elle sert également de trait d’union entre sa crosse et son canon. Quand un fabricant décide de créer une arme légère, c’est généralement à elle qu’il s’intéressera en priorité. Bien souvent la solution retenue consistera à remplacer le traditionnel acier par un alliage d’aluminium. Pour son Ultraleggero, le bureau de recherche et développement de Beretta, a quant à lui, décidé de conserver l’acier. C’est la bascule du 690 Field – le mécanisme demeure identique – qui a servi de base à l’Ultraleggero.

Sur une bascule de 690, les ingénieurs de Beretta ont ajouré les flancs et le fond de la bascule acier pour les combler par des inserts dans un matériau léger.

Un test de 50.000 cartouches

Toute la subtilité a consisté à évider les flancs et le fond de la bascule du 690 pour obtenir une sorte de bascule squelette en acier. Un premier gain de poids, substantiel, de 94 grammes est ainsi obtenu. Les trois endroits ajourés sont comblés par des inserts en techno-polymère. Les deux flancs présentent alors d’agréables dessins holographiques symbolisant des feuilles d’acanthes. Afin de tester la solidité de la nouvelle bascule, les ingénieurs de Beretta l’ont soumise à un test de 50.000 cartouches sans qu’elle ne bronche. Les propriétaires d’une imprimante 3D pourront même envisager la personnalisation de leur arme en remplaçant les inserts latéraux d’origine.

Il est possible de personnaliser son Ultraleggero avec des inserts obtenus par imprimante 3D.

L’ergal se substitue à l’acier

Mieux encore, en vue d’obtenir une arme encore plus légère, certaines pièces d’origine en acier du 690 ont été remplacées par de l’ergal (un alliage à base d’aluminium). C’est le cas de la sous-garde et du pontet, là, le gain est de 65 grammes. Une substitution identique a été accomplie sur l’auget court emprunté au modèle 694, et le devant « fer » qui n’en a plus que le nom : 33 grammes de moins.

L’acier des sous-gardes et pontet a été remplacé par de l’ergal.

La poursuite de ce régime minceur a continué en évidant la crosse. Pour une densité moyenne d’un noyer de 0,65 kg/dm3 le gain de poids obtenu a été de 129 grammes. Sans oublier les 15 grammes économisés grâce à la plaque de couche de 20 mm Extralight; elle est 30 % plus légère qu’une plaque de couche standard. La qualité du noyer de l’Ultraleggero est de grade 2,5 ; en option, les grades 3, 4 et même 5 – crosse et devant – en finition poncée-huilée peuvent être commandés.

Gain de 400 grammes en canon de 71 centimètres !

Enfin, les canons ont eux aussi subi, à dessein, un assemblage particulier. La soudure de deux entretoises, l’une sous le crochet du devant, l’autre à la bouche permet à l’Ultraleggero l’économie des bandes intermédiaires et de 68 grammes supplémentaires. Ce chiffre correspond au bénéfice de poids par rapport à un canon de 690 Field d’une longueur de 71 cm. Son poids total est de 1410 grammes contre 1342 pour l’Ultraleggero.

L’économie des bandes intermédiaires des canons allège encore l’Ultraleggero de 68 grammes.

Le bilan de ce régime minceur se soldera par un poids total de 2924 grammes contre 3328 grammes au 690. Soit 404 grammes en moins sur la balance en faveur de l’Ultraleggero avec le canon de 71 cm.

Bluffant Ultraleggero au parcours de chasse

Dès la première cartouche lors de nos essais sur le stand du Rabot, l’Ultraleggero nous a bluffé. D’abord par son confort de tir, ce, quel que soit le modèle de cartouches Fob utilisées. Certes, nous nous sommes contentés d’une charge de 28 grammes, mais la sensation à l’épaule et à la joue était presque comparable à celle ressentie avec un DT11. Un modèle de parcours de chasse d’un poids supérieur d’environ un kilo à notre Ultraleggero. Nous avons également pu tester sa « double simple détente sélective ». Elle permet de doubler avec la première détente ; un choix à notre avis judicieux à la chasse. Bien sûr, la mono détente sélective inertielle demeure au catalogue.

Une éjection parfaitement simultanée et vigoureuse.

Les départs de l’Ultraleggero ne supportent, non plus, aucun reproche; de même son éjection d’une simultanéité et surtout d’une puissance rare.

Une fois de plus, la canonnerie de type Steelium nous a convaincu par son confort et ses qualités balistiques du meilleur niveau.

Par nature et par art n’étant pas très favorable aux armes légères, l’Ultraleggero m’a étonné. Par excellence, il est l’arme polyvalente du chasseur à la billebaude; doublée d’un redoutable bécassier si on décide de l’équiper de chokes rayés – en option : internes de 70 mm ou externe de 90 mm.

Des chokes rayés en option pour les bécassiers ou les lapiniers.

« Une arme légère a toujours été une erreur » affirmait Courally ; une fois n’est pas coutume, permettez-moi cher maître de ne pas être d’accord avec vous. Mais Ferdinand Courally ne put tirer avec l’Ultraleggero.

Points forts
  • Nouvelle bascule squelette en acier

  • Poids idéal pour la billebaude

  • Inserts techno-polymère personnalisables

  • Excellent équilibre légèrement à l’avant des tourillons pour un bon contrôle des trajectoires

  • Crosse gaucher

Points faible
  • Aspect des bois un peu terne

FICHE TECHNIQUE

Calibre12/76, système inertiel mono détente sélective ; au choix « double simple détente sélective ». Canons Steelium éprouvés billes d’acier, longueur 61, 66, 71 ou 76 cm.
Âme18,6. 5 chokes OCHP 70 mm livrés.
Bandesupérieure ventilée 6 mm
Basculesquelette en acier bronzé noir, flancs et dessous en techno-polymère noir
Verrouillagepar 2 verrous tronconiques au niveau du canon du haut.
Crossepistolet en noyer.
Poids2,8 kg en 61 cm ; 2,9 kg en 66 cm.
Prix2 399 €
Livréen valise ABS.